Abbaye de Noirlac

Sons de territoires - Un site pour en savoir plus sur son environnement sonore

Quels sons fabrique-t-on, et quels sons entend-on à Bruère-Allichamps ? Comment l'ensemble des sons, qu'ils soient l'effet du travail ou la signature de la nature, la trace de la mémoire ou l'indice des relations humaines, dessine-t-il une appartenance commune à un territoire partagé ?
Comment les sons construisent-ils ce territoire autant qu'ils le révèlent ?
Chaque page de ce site répondra à ces questions. Bonne navigation !


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Désignation des objets sonores :

La Boule bruéroise

Adresse / lieux-dits :

Joueurs de boules

Joueurs de boules

Autour de nous, du vent, quelques oiseaux, un lointain bruit de circulation, les pleurs d’un enfant proche. Mais tout cela ne compte guère sur l’aire de jeu de La Boule bruéroise. Nulle concurrence sonore à faire taire, aucune gêne à éliminer, qui nuirait à la concentration. Simplement la complète autonomie d’un paysage sonore, totalement indifférent au milieu ouvert dans lequel il est installé. Rien que des sons reconnaissables entre tous, pour ceux qui s’en approchent, et pour ceux qui les produisent. Ici, les sons reflètent autant qu’ils créent l’intimité des partenaires, compagnons réguliers d’une geste quotidienne. Celle d’un jeu aussi sérieux qu’un travail, et d’un savoir-faire aussi exigeant qu’un loisir.

Dans ce milieu sonore circonscrit par l’aire de jeu, le vide –autre nom du silence- occupe beaucoup plus de place que les sons qui le remplissent en pointillés, presque timidement. Les sons n’y sont que des jalons, pour marquer le temps ou pour souligner une configuration sans cesse nouvelle imposée à l’espace restreint que les joueurs se partagent –ou plutôt se disputent.

Si l’on s’efforce d’ignorer ce qui produit ces sons, on est vite séduit par les relations de contrastes entre plusieurs registres, dont chacun forme à chaque fois une sorte de petit récit. Comme dans une bande dessinée, dont on  connaît d’avance la forme, mais pas le dénouement. Trajectoires : bruits de pas sur le sable, qui changent d’orientation. Chocs sourds, précédant une exclamation. Chocs aigus entraînant un cri de triomphe. Chacun de ces bruits crée, juste avant lui, quelque secondes d’attente et de silence.

Des paroles flottent, traversant ces instants, étrangères à eux, et assurant une sorte de relai sonore, comme les cailloux sur lesquels on traverse un ruisseau presque à sec. Phrases courtes, exclamations, défis, satisfaction. Les vraies phrases sont réservées aux discussions stratégiques ou aux plans de bataille.

Autre ponctuation sonore, qui nous ramène malgré nous à reconnaître le jeu des boules : l’entrechoc de celles-ci entre les mains des joueurs. Gestes et sons d’attente, forme sonore imposée au temps, code commun d’appartenance à un jeu dont la fonction est surtout de « passer le temps ». 

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