Quels sons fabrique-t-on, et quels sons entend-on à Bruère-Allichamps ? Comment l'ensemble des sons, qu'ils soient l'effet du travail ou la signature de la nature, la trace de la mémoire ou l'indice des relations humaines, dessine-t-il une appartenance commune à un territoire partagé ?
Comment les sons construisent-ils ce territoire autant qu'ils le révèlent ?
Chaque page de ce site répondra à ces questions. Bonne navigation !
La Bibliothèque de sons vous permettra de réentendre, de mieux comprendre, et peut-être de mieux apprécier les différents sons des lieux où l'on vit, aujourd'hui, à Bruère-Allichamps.
Musique en Avignon
Adresse / lieux-dits : Route de Noirlac, Bručre
Comme « l’aventure dont vous êtes le héros », voici « le concert dont vous êtes le programmateur ». L’entreprise de haute technologie Avignon-Ceramic, reconnue au niveau mondial comme l’une des toutes premières dans son domaine, est implantée à Bruère depuis plus d’un siècle. Elle fabrique des céramiques industrielles, en particulier des noyaux pour la fonderie, notamment à destination de l’aéronautique et des engins spatiaux. Cette spécialisation a relégué dans le souvenir le temps où, jusqu’à la fin des années cinquante, la fabrique Porcelaines-Avignon fabriquait des porcelaines de ménage pour toutes les familles du Saint-Amandois.
Rendre compte, en une seule plage de quelques minutes, de la diversité des sons de métier qui peuplent cette entreprise s’avère une tâche impossible. La visite sonore de ce lieu de grandes compétences doit donc parcourir la diversité des sons, à chacun desquels est associée une phase bien spécifique de la fabrication des pièces : moulage, cuisson, dépoussiérage, ébavurage, tronçonnage, abrasions successives de haute précision, à la machine et à la main, calibrage informatisé en trois dimensions. Chacune de ces opérations confère une ambiance spécifique à l’atelier dans lequel elle se déroule.
Mais si l’on oublie quelques instants la nature des tâches jalonnant les étapes de cette visite, on peut à loisir en recomposer le programme à partir des caractères acoustiques de ses espaces sonores. Sans même chercher à y imposer des mots, chacun peut concevoir son propre cheminement auditif, et fabriquer ainsi le concert de son choix.
Une tonalité de fond relie l’ensemble de ces sons : un bruit de souffle puissant et continu, à large bande, qui s’impose à tous les endroits de l’usine, plus ou moins intense mais toujours présent.
Sur cette toile de fond vient s’inscrire la diversité des sons ponctuels, composés de deux catégories :
Une troisième catégorie est celle des sons de souffle, à libération d’air comprimé.
La distinction entre sons ponctuels et sons continus est tout relative. L’ensemble des sons en présence est en effet marqué par un caractère de flux, dont la durée plus ou moins prolongée crée à chaque de la continuité et de l’inattendu.
Un parcours sonore dans l’usine, raconte une histoire, en fonction de son sens ou de son ordre, crée une forme (tout éphémère), et, s’il est suffisamment attentif, fait de soi-même un compositeur en herbe.